dimanche 1 août 2010

Débris



L'aide, la solidarité internationale, l’humanitaire, ce champ d'activité et d'analyse étrange et méconnu, ce champ bizarre à l'impact économique, anthropologique, géographique, global, local, militaire, culturel, structurant comme acculturisant,
nécessaire,
inutile,
apolitique,
politique,
largement sous estimé comme acteur autonome, bref,
ce bordel de métier, là,
cette notion d'"HUMANITAIRE", irréductible, impossible à cerner de prime abord, est un défi pour le blogueur novice que je suis.

Qui plus est à Haïti, ce pays si...profond, violemment nuancé et à la mémoire fort longue...

Il est dur d'écrire, de trouver les mots pour décrire ce métier.
Il est dur d'écrire, de trouver les mots pour décrire Ayiti, Ayiti chérie.

L'humanitaire est bien souvent un champ très mal abordé, exploré, étudié par les journalistes et autres éditorialistes.
De même, l'humanitaire est une activité professionnelle ou trop idéalisée, ou trop décriée pour être tout à fait honnête pour les opinions de nos pays douillets.

Trop souvent, l’aide est considérée tout à la fois sous le prisme des Grandes Conférences sous l’égide des NNUU, de la dite diplomatie du cœur, des grands schémas macro-économiques, ou des grandes constructions théoriques stériles sur le mode « ONG VS souveraineté » ou « participation communautaire VS assistenssialisme paternaliste ».

Trop souvent, aussi, l'humanitaire renvoie à un vague caritativisme praliné de bon ton, qui engloberait le bénévolat de quartier, le chantier bibliothèque d'un mois de juillet en pays Dogon comme le vague et trouble tourisme humanitaire qui agite certains terrains (de jeux) post catastrophe...

Pourtant, l’humanitaire, ce sont surtout les "petites mains" des ONG voire des agences de l'ONU, ces professionnels, sur le terrain, au quotidien, qui s'efforcent de mettre en application des projets d'envergure certes très contrastés, très inégaux, mais qui ont le mérite d'exister et de nourrir, désormais, cette petite page...

Alors, oui. Ils font ça pour les autres tout autant que pour leur tronche.
La contradiction les habite, certes, comme tout un chacun (et sans doute même un peu plus que le quidam) dans ce monde d’apparat désenchanté.

Mais il s’agit bien de saisir que leur environnement de travail, extrême ; leurs motivations, les plus avancées comme les plus enfouies ; leur engagement, feint ou sincère ; leur compétence, très contrastée ; leur pertinence, très discutée ; leur image, très injustement écornée ou distorsion née par la foire médiatique ; leur métier, au final très méconnu ; et tant d’autres facettes ici abordées, les rend particulièrement singuliers, attachants, odieux, admirables, terriblement normaux, humains et pourtant totalement hors-cadre et rétifs à l’analyse cliché que l’on fait d’eux.

Eux, ce sont les humanitaires.

Cette mission, Haïti, sans doute la dernière car je suis décidément en fin de cycle, est le monstrueux aboutissement, l’énorme caricature d’une réponse humanitaire dans toute sa splendeur, dans toute sa démesure, dans toutes ses subtiles complexités qui parfois ne cachent que de biens simples et inavouables secrets. Grandeur et décadence de l’empire, de l’emprise des bons sentiments.

La réponse humanitaire en Haïti, c’est ici,
sur Débris, gravas, fragments,
C'est ici, sur Débris, poussière de pensées spontanées sur ce que je vois, tais et dis au quotidien depuis février 2010.

Débris d’Haïti, ou les humeurs et états d'âme d'une "petite main" de l'Humanitaire.

Lectrice, lecteur, bienvenu-e à toi...
Et je l'espère, ce sera du bon bagay...

3 commentaires:

  1. En tout cas ça part bien.
    Pour ma part, j'ai toujours été convaincu qu'il existe une relation structurelle entre le pouvoir et la relation d'aide (et j'en parle d'autant plus à l'aise vu mon boulot)

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  2. Bonjour
    Ça commence très fort...

    Pour le fun, voici mon blog

    http://planete-haiti.over-blog.com

    Philippe

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  3. Merci Philippe et aux autres pour les encouragements...
    Je vais aller voir de ce pas ton blogounet ma foi.
    Herman

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