dimanche 24 octobre 2010
Haïti au temps du choléra
Après avoir enduré les conquistadores massacreurs d'indiens, porteurs de la grippe espagnole, les dominicains, zélés évangélisateurs à marche forcé, déicides, la mise sous coupe réglé et l'esclavagisme forcené de sa population par les français,
après avoir subi le fer et le feu, les coups de trique du contremaitre comme les coups de triche du Maitre Impérial américain, les coups du sort d'un climat malveillant, souffert les coups d'Etat et les mises au cachot, les mise en coupe et les mises en bière, subi l'occupation des GIs et l'occupation de la MINUSTAH, le tremblement de terre, l'invasion ONGiste dont je suis par ailleurs partie prenante et la dictature, il ne manquait plus qu'une bonne vieille épidémie de choléra.
Déja 3000 affectés, 250 morts.
Ben voyons.
Les pleureuses du dimanche sont déjà de sortie. Plaintives. Et débiles: "décidément, pauvre pays maudit...".
Les discours fatalistes et misérabilistes sur ce pays commencent vraiment à me seriner et me taper sur le coquillard. Rien de fatal, pas de destinée manifeste, point de hasard catastrophique et surtout, surtout, pas de "malédiction" pour ce pays.
Non. Car vois-tu, ma chère, mon brave, la chaîne du choléra, c’est l’eau potable ET l’assainissement. Simple.
Ce sont des droits, des services de base, absents en Artibonite, le grenier du pays si, si pauvre et vulnérable, sans réforme agraire ni investissements de bases, et région encore plus fragilisée depuis qu'elle a reçu solidairement de nombreux déplacés du 12 janvier.
Point de fatalité. C'est du choix. Du choix politique. Pas de services, pagen eau pour toi, neg' des mornes, paysan pouilleux, gueux, neg zabitan. Crèves!
La paysannerie Haitienne a toujours été, volontairement, sacrifiée. Par les donations de riz des américains. Par l'élite politique (noire) sous la bienveillance de la vraie élite économique-réelle donc - (métisse/créole et partiellement, aussi, syrio-libanaise).
Pas d'eau, pas d'assainissement, rien.
La France qui compte les deux grands groupes qui font (bien ?) l’un et l’autre, eau + assainissement, devrait être plus "présente" sur le terrain pour lutter contre le "vibrion". Notre Président et son ministre des affaires étrangères pourraient peut-être se fendre d’une initiative...Non, je déconne. Pas rentable, les gueux de l'Artibonite. Quand on se targue de "piloter le G20", on n’a pas le droit de laisser "filer" une initiative entrprise/humanitaire. Non, je décone, bis.
Le choléra, c'est le manque d'eau potable + d'assainissement.
Simple, non?
On enverra au mieux quelques volontaires français CIVI service à la con, des post pubères qui ne savent ni queue ni pendre du contenu de leur mission (véridique, j'en connais un...) en débarquant ici, comme c'est le cas depuis quelques jours.
Quant à l'ONU, voila un test pour mesurer sa réactivité, sa coordination. Espérons que les entités responsables seront à la hauteur.
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