lundi 19 septembre 2011

Haïti, c'est fini



C'est la victoire des cartographes, des bureaucrates purs et durs et des statisticiens d'avoir installé dans les moeurs l'illusion d'une géographie unitaire et d'une réalité facilement mesurable désignant d'un seul nom, ici Haïti, ce qui est morceaux, fragments, aspérités et disparités.

C'est la victoire des occupants, complexe humanitaro-militaire , d'avoir installé dans les coeurs et les esprits l'illusion qu'Haïti n'était qu'un jolie brin de pute, toujours disposée à se faire culbuter anyway.

Je suis vulgaire.Je te choque.

Pourtant. C'est la réalité de l'échec humanitaire qui devrait te choquer, t'indigner tant elle est vulgaire et sale, cette vérité là.

Même si, je sais bien, je sais bien, je devrais être bien placé pour être plus équilibré et raisonnable, je sais bien, ce complexe est plus complexe que le vernis; mais les faits sont têtus et je suis bien obligé de constater qu'une proportion infime de nos fonds a fini dans le fonds, dans la structure des choses et non dans l'écume des jours.

On ne photographie pas un pays; mais des photos peuvent être des ouvertures, des saillies, des brindilles sur le pays en forme de fragments. Pour donner à voir, justement, que l'on ne voit, que d'infimes parcelles, de toute la vie à voir.

Voila ce que fait l'ami Jean François. Il va nous manquer, le bougre.

Quant à moi, je vais me consacrer à...l'écriture (papier) et à mes chats (bottés).

Et reviendrai, humain, vite, auprès de mes chers humains.

Merci de m'avoir suivi, du coin de l'oeil.

La vérité est ailleurs:

« Ou mande m cheri sa poyezi vle di ?
…Oun bann ti fraz pou chavire malè. »
Tu me demandes, chérie, ce que la poèsie veut dire ?
…Une série de petites phrases pour faire chavirer le malheur. »